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FRANKENSTEIN – Mary Shelley

FRANKENSTEIN – Mary Shelley

Frankenstein ou le Prométhée moderne

Frankenstein ou le Prométhée moderne (Frankenstein; or, The Modern Prometheus) est un roman publié en 1818 par la jeuneAnglaise Mary Shelley, maîtresse et future épouse du poète Shelley.

Présentation de Mary Shelley :

 *1797 : naissance le 30 août à Londres.

Mary Wollstonecraft Godwin, est une femme de lettres anglaise, romancière, nouvelliste, dramaturge, essayiste, biographe et auteure de récit de voyages. Elle est connue pour son roman Frankenstein ou le Prométhée moderne, publié la première fois en 1818. (1831 deuxième édition).

La littérature est son berceau, Mary étant la fille de la philosophe féministe Mary Wollstonecraft et de l'écrivain politique William Godwin.

Malheureusement elle ne connaîtra pas sa mère, qu’elle perd alors qu’elle n’a que onze jours. Son père se remarie quatre ans plus tard. Il offre à sa fille une éducation riche et l'encourage à adhérer à ses théories politiques libérales.

*1814 : Mary Godwin entame une liaison avec un homme marié, partisan de son père, Percy Bysshe Shelley avec qui elle voyagera à travers l’Europe. Au cours des deux années qui suivent, Mary et Percy affrontent un endettement permanent et survient la mort de leur fille. Ils se marient en 1816, après le suicide de la première épouse de Percy.

*1818 : Les Shelley s’installent en Italie. Mais le malheur suit Mary et son époux : leur deuxième et leur troisième enfants meurent.

Mary Shelley donne naissance à Percy Florence Shelley, qui sera son seul fils.

*1822 : Son mari se noie dans le golfe de la Spezia, au cours d'une tempête. Un an plus tard, Mary Shelley retourne en Angleterre et se consacre entièrement à l'éducation de son fils et à sa carrière d'auteur.

*1851 : Mary Shelley décède d’une tumeur au cerveau le 1er février à Londres.

 

 

Résumé de l’oeuvre: (structure : récits enchassés)

 

Lors d'une expédition vers le pôle nord, Robert Walton et son équipe trouvent un certain Victor Frankenstein. Robert écrit toute l'histoire à sa soeur par lettre. Victor Frankenstein, alors dans un très mauvais état de santé, raconte à Robert son histoire.

Victor est né à Genève, étant passionné de philosophie naturelle, il lit beaucoup de livres à ce sujet, et va à l'école d'Ingolstadt, où il veut poursuivre ses recherches sur la pierre philosophale. Il trouve alors le moyen de donner la vie. Il se donne corps et âme pour créer un monstre ; à en devenir fou. Pris en charge par ses amis, il se rétablit et retourne à Genève voir sa famille. William son frère meurt, étranglé dans les bois. Victor est persuadé que c'est le monstre qu'il a créé mais la servante de la famille Frankestein, est accusée et est condamnée à mort. Pour calmer sa douleur, Victor va se promener dans la montagne et croise sa créature. Il veut la fuir, mais le monstre veut se confier.

La bête raconte alors son histoire: Tout le monde le fuyait, il a donc décidé de partir dans la forêt. Il rencontre une famille avec qui il se lie d'amitié. Un jour il se présente, en pensant se faire accepter, mais les trois membres de la famille le trouvent répugnant, et le fuient. Il s'énerve et brûle tout. Se retrouvant seul, il part à la recherche de son créateur.

Il avoue à Frankenstein le meurtre de son frère, et lui demande de créer une femme pour ne plus être seul. Le monstre promet de disparaitre complétement de la civilisation s’il accepte. Victor… accepte. Celui-ci part en Angleterre avec son ami Clerval, et commence la création du monstre mais le détruit en se rendant compte qu'ils pourraient créer une descendance et des êtres dangereux pour l'humanité.

Devant la promesse non tenue, folle de colère, la créature tue Clerval. Le docteur Frankenstein est accusé puis acquitté. Il retourne à Genève où il épouse Elizabeth.  Cependant durant le mariage le monstre tue Elizabeth. Victor décide de traquer sa créature. Celle-ci l'emmène dans le nord, car il est insensible au froid. A bout de force Frankenstein est sauvé par l'équipage de Robert Walton. Mais il est incapable de continuer la lutte et meurt. Le monstre surgit devant l’équipe et regrette ce qu'il a fait.

 

Analyse de l’extrait :

 

Ce passage se situe au moment où Victor Frankenstein explique à son ami Clerval ses intentions scientifiques.

Le protagoniste dans cet extrait se décrit comme un être extraordinaire au sens propre « qui sort du commun ». En effet, le terme « pouvoir » donne au docteur une caractéristique qui le classe au dessus de l’homme ordinaire. De plus, l’utilisation récurrente du verbe « créer » dans « créer un organisme »/ « créer un être » et de ses dérivations « créateur »/ « créature » rappelle le pouvoir attribué à dieu, de créer un être de chair et de sang : champ lexical de l’anatomie (fibres, muscles, veines, organisme, corps).

L’attribution de l’image du dieu créateur atteint son apogée lorsque Frankenstein déclare être : « (celui qui allait) donner vie à des multiples créatures bonnes et généreuses, et nul père n’allait plus que moi mériter la gratitude de ses enfants. »

Il s’agit pour Shelley de reprendre le mythe de Prométhée (mentionné par Platon dans Protagoras), ce Titan grec qui a créé l’homme à partir de boue et de roches puis volé le feu à Zeus pour attribuer à sa créature l’art et la connaissance.

 

Le pouvoir divin est remplacé par la connaissance scientifique : « science »/ « mécanique ». Le « progrès » terme utilisé dans le texte permet à Mary Shelley de penser à un Prométhée qui lui aussi progresse au début du 19e siècle et par là se modernise, d’où le titre de l’œuvre Frankenstein ou le Prométhée moderne.

 

A noter que dans le film de James Whale, Frankenstein, ce feu divin est remplacé par la foudre/l’électricité.

 

extrait :

 Je constate, mon ami, à votre impatience, à l'étonnement et à l'expectative que manifestent vos yeux, que vous vous attendez  à ce que je vous révèle mon secret. Je ne peux pas le faire. Ecoutez patiemment la suite de mon histoire et vous allez comprendre pourquoi je reste sur la réserve. Je ne peux pas vous entraîner, imprudent et ardent comme je l'étais moi-même, vers votre destruction et votre ruine. Apprenez, sinon par mes préceptes, du moins par mon exemple, combien il est dangereux d'acquérir le savoir et combien est plus heureux l'homme qui croit que sa ville natale est le centre de l'univers et qui n'aspire pas à dépasser ses limites naturelles.

Lorsque je m’aperçus que je possédais un pouvoir aussi étonnant, j'hésitai longtemps sur la manière dont je l'utiliserais. J'étais donc capable d'animer la matière mais créer un organisme avec l'entrelacement de ses fibres, de ses muscles et de ses veines, voila qui représentait un travail d'une incroyable difficulté. Et d'abord, je ne savais pas si je tenterais de créer un être qui me ressemblerait ou un organisme plus simple. Mon premier succès avait à ce point exalté mon imagination que je ne doutais pas de ma capacité d'animer un animal aussi complexe et aussi merveilleux que l'homme. Les matériaux dont je disposais ne semblaient guère convenir à une entreprise aussi délicate et aussi ardue mais cela ne devait pas handicaper mon succès. J'étais préparé à affronter une multitude de revers, mes essais pouvaient sans cesse être infructueux et, en définitive, mon oeuvre pouvait se révéler imparfaite.

Toutefois, je n'avais qu'à considérer les progrès qui s'effectuaient tous les jours dans le domaine de la science et de la mécanique pour espérer que mes tentatives actuelles constitueraient les fondements de mon futur succès. Dans l'ampleur et la complexité de mon plan, rien ne prouvait que ce fût impossible.

Ce fût dans cet état d'esprit que j'entrepris la création d'un être humain. Les dimensions réduites de certaines parties du corps de l'homme m’empêchèrent d'avancer rapidement dans mon travail. Aussi je décidai, au rebours de ma première intention, de mettre au point une créature de stature gigantesque : il aurait plus ou moins huit pieds de haut et sa carrure serait en proportion de sa taille. Cette décision prise, je passai plusieurs mois à rechercher et à préparer mon matériel et je mis au travail.

Personne ne peut concevoir la diversité des sentiments qui, dans le feu de l'enthousiasme, me poussèrent en avant, telle une tornade. La vie et la mort m’apparaissaient comme des limites idéales qu'il y avait lieu de surmonter avant de répandre sur le monde obscur un torrent de lumière. Une espèce nouvelle me bénirait comme son créateur. J'allais donner la vie à de multiples créatures bonnes et généreuses, et nul père n'allait plus que moi mériter la gratitude de ses enfants. Dans le cours de mes réflexions germait l'idée que si je pouvais animer la matière inerte (ce qui, plus tard, allait devenir impossible) je serais aussi à même un jour de redonner la vie à un corps apparemment voué à la décomposition.

 

 

 

Expectative : attente fondée sur des promesses ; espoir.


Ardeur : fougueux, passionné.

Préceptes : règles de conduite.

Aspirer : être porté à faire par un désir profond.

Entrelacements : action de mettre en réseau par entrecroisements.

Exalté : personne qui est dominée par une passion ; fanatique.

 

Ardue : difficile à résoudre, pénible à faire.

Infructueux : qui ne donne pas de résultats utiles.

Ampleur : importance, étendue.
















Enthousiasme : émotion forte qui se manifeste par des signes extérieurs d’admiration, de contentement.

 

Inerte : qui est sans mouvement, sans activité, sans énergie.

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